Entrevue et rédaction : Jonathan Dupuis, Ponce avocats
Authenticité, respect et détermination sont des traits que l’on retrouve chez Caroline Précourt, fondatrice de Contigu Cowork. Une carrière partagée entre le design graphique, le marketing et le développement des affaires au sein de cabinets de services professionnels mène Caroline à mettre sur pied, en 2018, un espace de travail collaboratif situé au cœur du vieux Saint-Eustache dans une chaleureuse maison centenaire. Affable et captivante, on ressent la passion de l’entrepreneure à travers ses réalisations.
Quelle est votre principale motivation à être entrepreneur(e)?
À la base, la recherche de sens. Je ne l’ai pas trouvé en entreprise et j’ai ressenti le besoin de créer ma place, de mener ma barque avec ma vision, de faire les choses à ma façon après trop d’années à essayer d’entrer dans un moule qui ne me convenait pas et dans lequel je m’éteignais. J’avais des idées et je souhaitais les tester, faire mes propres erreurs et profiter de mes bons coups. Je m’ennuie facilement et Contigu me permet de mener de front plusieurs projets de nature complètement différente et d’apprendre en continu.
Quels ont été vos plus grands défis en affaires jusqu’à maintenant?
Arriver à dire non et avoir le courage de prendre des décisions qui peuvent déplaire.
Apprivoiser l’aspect social de mon travail. J’avais toujours eu des emplois qui consistaient à être dans un bureau fermé, avec des rencontres ponctuelles. Je n’avais pas réalisé à quel point j’ai besoin de silence et de solitude pour recharger mes batteries. Cela dit, j’adore les gens! C’est facile d’oublier ses limites quand on baigne dans un univers aussi stimulant. Tout est question d’équilibre.
Si vous aviez un conseil à donner aux jeunes qui souhaitent se lancer en affaires, ce serait lequel?
Comme dirait une Contigoise que j’aime bien : Fais-le pendant que tu es encore chez tes parents!
Plus sérieusement, écoute les conseils, mais fais-toi assez confiance pour faire le tri. C’est comme avoir un enfant. Soudainement, on t’inonde de conseils et tout le monde devient expert en la matière. C’est correct, mais à chacun sa situation, à chacun son bébé. Sois prudent et fais une revue diligente avant d’acheter tous les services qui te seront proposés. Comme entrepreneur, on est constamment sollicité. Ton coffre à outils est déjà sûrement plus garni que tu peux l’imaginer.
Quelle est votre plus grande fierté?
D’avoir eu le courage de me jeter dans le vide. Je suis une grande insécure et il y a à peine 3 ans, je ne me considérais ni entrepreneure ni leader… même pas proche! Avoir réussi à me réinventer et à faire converger autant d’entrepreneurs de qualité vers Contigu en si peu de temps est définitivement (après mes enfants) ce qui me rend le plus fière. Aujourd’hui, cette communauté compose le plus beau et stimulant environnement de travail que j’ai connu dans ma carrière.
Quelles sont vos passions à l’extérieur du métier?
Voyager, lire, bricoler et pour la première fois de ma vie, mon travail.
Où vous voyez-vous dans 10 ans?
Toujours au même endroit dans un Contigu qui aura gagné des mètres carrés, un foyer et une offre de services élargie. Les Contigois composeront toujours une communauté aussi extraordinaire, fière et forte. Je suis partisane de Small is beautiful. J’aime être en contrôle et je ne crois pas qu’il faille toujours absolument viser plus gros et plus haut, mais définitivement plus beau.
Quelles ont été vos principales influences?
Ma tête de cochon, mais j’ai mis du temps à le comprendre. Je pensais souvent différemment, mais j’ai toujours suivi le courant par manque de confiance en moi. Un jour, j’ai fait face à un mur et je n’ai plus eu envie de poursuivre de cette façon. Penser que je pouvais faire ça encore 15 ou 20 ans était tout simplement inconcevable.
J’admire ceux qui mettent l’expérience client et l’humain en avant dans leur modèle d’affaires. Ceux qui courent plus après le bonheur et la qualité de vie que la popularité et la fortune. Ceux qui osent vivre leur vérité, peu importe qui arrêtera de les admirer.